Une visite de bienvenue? Ou pas...[Pv: Sara Tichers]

Une journée comme toutes les autres dans la petite vie minable de Miss Sara Tichers. Passer sa journée dans une boutique à vendre des animaux, elle n'était douée que pour faire cela. Un nouveau jour de tristesse et de désespoir commençait. La jeune femme arriva dans la boutique assez tôt, décidant alors de prendre son temps pour nourrir les animaux. Elle ouvrit la porte de l'animalerie en grand, laissant entrer l'air frais dans la petite boutique, et revint vers le comptoir du magasin. Elle se dressa sur la pointe des pieds et attrapa deux boîtes de nourriture pour animaux, puis s'engagea dans l'allée la plus proche. Pour chaque animal, elle prenait une poignée de nourriture et la versait dans une petite coupelle disposée dans la cage de l'animal. Elle exécutait ce geste tous les jours depuis environ un an, douce routine qui ne faisait de mal à personne. A part à elle-même. Sa vie était comme ça, toujours faire la même chose, tous les jours, à toutes les heures, pendant les mêmes instants. Jamais de changement, toujours garder ses habitudes, telle était l'existence de Sara Tichers. Tout ça à cause d'un idiot qui l'avait embrassé. Non, mais, c'est vrai. C'était la faute de ce stupide Serdaigle qui pensait pouvoir embrasser les filles qu'il voulait. Non mais quel est ce monde atroce où les jeunes hommes embrassaient qui ils voulaient même si les personnes n'en n'avaient pas envie ?! Si ce garçon avait su contenir son désir et résister à la tentation d'embrasser Sara, Alexandre n'aurait rien vu, n'aurai rien cru et ne serait pas parti. Il serait resté, Sara lui aurait avoué ses sentiments après la bataille, avec un peu de chance les siens auraient été réciproques, ils se seraient embrassés, et auraient fini leurs études avant d'emménager tous deux dans une grande maison en Irlande. Ils se seraient mariés sur une plage de sable fin au coucher du soleil et auraient eu deux enfants, deux jumeaux qu'ils auraient appelé William et Peter, qui auraient tous deux hérité de l'intelligence et du courage de leur père et de la beauté et de l'humour de leur mère...
Sara, perdue dans ses pensées, rentra de plein fouet dans une jeune femme qui regardait les vitrines du rayon et perdit l'équilibre, avant de se rattraper de justesse au bord d'un rayon où étaient disposés une série de paquets de friandises pour chats. Elle regarda la femme devant elle et ouvrit les yeux en grand en la reconnaissant. Sacharissa Larebrouss. Après avoir subit ses remarques désobligeantes pendant sa scolarité, elle l'avait revue il y a quelques temps au Chaudron Baveur où l'ex-Serpentard travaillait en temps que serveuse. Cette dernière la fixait intensément et balbutia quelques excuses d'un air gêné :
"Oh désolée... C'est que... Enfin... Vous êtes bien Sara Tichers ? On s'est déjà rencontré, non ?"
La jeune albinos commença à se faire craquer les doigts en attendant la réponse de l'ancienne Serdaigle, cette dernière ne supportant plus le bruit d'os depuis la bataille de Poudlard. Elle fixa les mains de la jeune femme d'un air dérouté, puis reporta son attention sur ses yeux rouges.
"Euh... oui, c'est moi. Oui, nous nous sommes vues au Chaudron Baveur il n'y a pas longtemps..."
Elle la regarda gentiment, se forçant à esquisser un léger sourire, puis reprit :
"Hum... je pense que tu... enfin, vous, ne vous souvenez pas de moi, je me trompe ?"
Sara regarda Sacharissa d'un air compréhensif en attendant la réponse de cette dernière...

La blonde sourit d'un air compréhensif à la jeune albinos en hochant lentement la tête et reprit la parole.
"Euh... Oui, je préfèrerais. J'avais l'habitude, même si tu ne t'en souviens pas, de te tutoyer..."
En effet, Sara se souvenait parfaitement de Sacharissa. D'ailleurs, ses souvenirs n'étaient pas très joyeux. L'ancienne Serpentard était assez cruelle envers l'ex-Serdaigle lors de leurs années scolaires passées ensemble, à Poudlard. Plusieurs conflits expliquaient la haine qu'elles éprouvaient l'une pour l'autre auparavant. Maintenant, une était en quelque sorte amnésique, et l'autre dépressive. Le temps des jours heureux à apprendre la magie était fini. Pour le plus grand malheur de l'ancienne Serdaigle.
"Eh sinon... commença-t-elle, ne voulant pas laisser s'installer un silence. Ça fait longtemps que tu travailles au Chaudron Baveur ?"
La jeune femme attendit la réponse de son ancienne camarade en la fixant intensément, même si cette attitude en devenant presque impolie...

Sacharissa envoya un regard reconnaissant à Sara pour avoir changé de sujet. Son amnésie n'était pas ce qui passionnait Sach'. Puis un sourir vint étirer ses lèvres. Le Chaudron Baveur. Sacharissa le considérait un peu comme sa boué de sauvetage. Quand elle s'était évadée de prison, elle s'était retrouvée à la rue sans nul part où aller, et sans argent. Elle s'était réfugiée dans une maison abandonnée et se mit à chercher du travail. Elle se doutait bien que son casier judiciaire n'était pas vierge, bien au contraire. Sinon, pourquoi se serait-elle retrouvée dans la fosse à détraqueur, dans une tours froide et humide en plein milieux de la mer? La jeune femme avait donc cherché désespérément un travail qui pourrait lui convenir. Elle avait eut plusieurs entretients d'embauches qui se finissaient pour la pluspart avec une réponse négative qui enfoncé Sacharissa dans une dépression.

Mais finalement, elle trouva. Serveuse dans un bar. Immédiatement, elle était allée demander le post, et bizarrement, le patron la prit en simpatie. Sacharissa ne sut pas pourquoi, et même en cet instant, elle ne savait toujours pas. Mais il lui avait offert le post avec un grand sourire. Les premiers jours, Sach' eut du mal à ne rien casser. A Azkaban, elle n'avait jamais put bouger et était devenue maladroite. Mais une fois les bons réflexes aquient, elle fit un exellent travail et adora son nouveau travail, et son patron.

-Oui, ça fait un certain temps que je travail là-bas. En fait c'est quelques jours après ma sortie D'Azka...Elle déglutit, le souvenir était douloureux. De prison...

Elle avait préféré ne pas dire le dernier mot. Les raisons étaient compréhensibles. Respiranbt un grand coup, l'albinos reprit contenance et récupéra un petit sourire. C'était fini maintenant! Sacharissa s'apprêta à prendre la parole pour retrouner la question quand un bruit horriblement aigü d'un hululement d'hibou, ou de choutette, atteignit ses oreilles. Elle fit un bond d'un mètre sur le côté et pour raterrir sur on-ne-sait quel objet qui avait eut la bonne idée de faire tomber Sach'. Cette dernière battit désespérément des bras dans le vain espoire de ne pas tomber. Mais bien sur, ça ne marcha pas et la jeune femme s'affala très peu élégament sur le sol. Se relevant, elle pesta contre les objets qui ne pouvaient pas se tenir en place au lieu de venir se mettre là où elle voulait poser son pied.

-Saleté de truc. Il peut pas rester en place au lieu de venir embêter les honnêtes gens qui veulent visiter les magasins? Et bien non, il faut qu'il vienne se faufiler sous mon pied pour me faire tomber. Il l'a fait exprès, c'est sur. Ca ne peut pas être autrement. Il doit être de mèche avec le hiboux, j'en suis sur!

Sacharissa se releva et apperçut le regard étrange que lui lançait Sara. Elle esquissa un petit sourire et rajouta.

-Bon d'accord...Il n'a peut être pas fait exprès de venir sous mon pied...Mais loin non? Enfin...Tu travail depuis combien de temps toi ici?

Sara regarda la jeune femme étrangement et s'empêcha de sourire en
regardant le ridicule de la situation. Les paroles de Sacharissa
étaient absurdes mais la blonde ne releva pas.
"Tu travailles depuis combien de temps toi ici ?" demanda la jeune albinos pour changer de sujet.
Sara fit la moue quelques instants avant de répondre. Plein de gens lui posait cette question, et c'était assez pénible à la longue de se souvenir que ça faisait un an qu'elle travaillait seule ici, avec pour seuls amis, ses animaux de compagnie. Et encore, car elle les vendait. Elle s'imagina sans plus aucun animal à vendre. Tous partis. Et que resterait-il de Sara Tichers, hein ? Rien. Rien du tout, car elle-même n'était rien du tout, comparée à ces magnifiques oiseaux au doux plumage, à ces adorables chatons au pelage soyeux et à ces autres créatures qu'elle appréciait tant. La plupart des humains pensaient que la vie de ces merveilleuses créatures était moins importante que celle des humains, ce qui indignait Sara. Après tout, en quoi les humains étaient plus importants que les animaux ? Ces derniers faisaient beaucoup moins de dégâts autour d'eux que les Hommes. La jeune femme s'aperçut qu'elle divaguait vers un tout autre sujet et se concentra sur l'ex-Serpentard qui attendait toujours sa réponse.
"Hum... eh bien, cela fait environ un an que je tiens la boutique." lui répondit enfin Sara.
Elle réfléchit un instant, puis ajouta d'un ton léger :
"Je pense que je m'en sors assez bien."
Elle esquissa un petit sourire destiné à la jeune femme qui la regardait fixement et attendit que celle-ci reprenne la parole.

Sara sourit gentiment à l'ancienne Serpentard, puis, penchant doucement la tête sur le côté, elle reprit enfin la parole après quelques instants de silence.
"Eh bien, oui, j'ai un hibou, commença-t-elle en pensant à Alexandre. Un hibou grand duc. Je l'ai eu il y a deux ans, pour remplacer mon ancienne chouette, Windy, qui est morte depuis quelques années. Je me suis très vite attaché à lui et il m'est très utile pour envoyer mes courriers... enfin, les rares courriers que j'envoie. Mais sinon il reste là-haut, dans mon appartement au-dessus de la boutique. Je pense qu'il est assez "satisfait" de ses conditions de vie -je le laisse sortir toutes les nuits-, mais je ne peux pas vraiment savoir ce qu'il y a dans la tête d'un hibou, pas vrai ?"
Elle regarda la jeune albinos qui, quelques minutes auparavant, fixait un petit chaton tout blanc. L'ex-Serdaigle se dirigea vers le chat et le prit dans ses bras. Revenant vers la jeune femme, elle reprit la parole d'une voix douce.
"Ce chaton, que tu vois là, je l'ai eu il y a presque un an. C'est le premier animal qu'on m'a vendu. Le sorcier qui me l'a vendu n'avait plus les moyens de s'en occuper. Il s'appelle Archibald, selon son ancien propriétaire. Tu as l'air de l'apprécier, et ça fait longtemps qu'il n'a pas eu de vrai maître. Je te le donne."
Sara déposa le chaton dans les bras de Sacharissa qui regardait étrangement le petit animal.

Sacharissa vit Sara lui remettre le petit chaton qu'elle avait regardé, et lui dire qu'elle le lui offrait. Sacharissa le prit doucement dans ses bras et le calina doucement avant de se reprendre en prenant une grande inspiration.

-C'est gentil, mais je ne pourrais pas m'en occuper... Merci quand même.

Elle reposa le chaton à l'endroit où il était au départ et eut du mal à arracher son regard des deux petits yeux bleus la regardant avec une grande innocence. Elle se força à reprendre contenance et essaya de détourner la conversation.

-Et sinon, ça te dirais de venir au Chaudron Baveur avec moi un jour ou l'autre pour boire un verre ? Ou autre part si tu veux, mais j'ai une réduction là-bas, puisque c'est mon lieu de travail.

Elle eut un petit sourire. Enfin, si elle voulait pouvoir être avec l'ex-Serdaigle, encore faudrait-il qu'elle puisse ne pas travailler. Enfin, pour cela elle avait des congés bien sûr ! Et elle ne travaillait pas sept jours sur sept. Elle ne pourrait pas tenir ce rythme ! Non, il y avait deux autres serveuses. Aux heures de pointe, une seule personne ne suffirait pas pour servir tout le monde ! Sacharissa ramena nonchalement une mèche de cheveux derrière son oreille, toute à ses pensées. Mais elle dut bien quitter rapidement son air rêveur quand Sara reprit la parole.

Sara attendit quelques minutes que Sacharissa remette de l'ordre dans ses pensées puis se racla légèrement la gorge. Son interlocutrice cligna des

yeux et se reconcentra sur elle.
"Eh bien, oui, je veux bien. Je pourrais fermer un peu plus tôt vendredi soir... De toute façon, il n'y a personne qui vient, donc ce n'est pas grave..."

Elle réfléchit un instant. Oui, c'était entièrement vrai : personne ne venait. C'était dur à avouer, mais c'était la vérite, plus personne n'était interessé par l'achat d'animaux de compagnie. En y réfléchissant mieux, Sara pourrait peut-être agrandir sa gamme de produits pour que plus de personnes viennent au magasin. Si elle fournissait des vivres en plus, peut-être que cela aiderait, avec la guerre, et puis cet affreux incident à Haïti datant d'il y a quinze jours. Des gens continuaient à mourir partout autour d'elle, et elle ne faisait rien. Rien. Rien du tout. Elle n'avait aucune compassion, même pas un peu de pitié pour les personnes qui souffraient cruellement. Quand elle quitterait l'ancienne Serpentard, Sarah réfléchirait mieux aux choses qu'elle pourrait faire pour aider les autres...
Cette fois-ci, ce fut Sacharissa qui la sortit de ses pensées...