Réunions de l'Ordre [TOP-SECRET]

William avait assisté à la scène depuis le début. Il faisait partie de l'Ordre du Phénix depuis seulement quelques semaines, mais il lui semblait qu'attaquer ainsi, à l'aveuglette, était un peu risqué. L'Ombre, ou un autre représentant de l'Alliance des Opprimés, avait sûrement prévu quelque chose pour se défendre en cas d'attaque imprévue. En même temps, au moins un des trois fameux Aurors avait dû penser à cela avant de prévoir une attaque telle que celle-ci. Il écouta attentivement le discours d'Anna Miller, une jeune, mais courageuse Aurore et prit la parole juste après elle.
"Eh bien, c'est vrai qu'il ne faudrait pas négliger certains aspects de votre "plan". Foncer dans le tas comme ça n'est peut-être pas la meilleure solution pour les affaiblir. Peut-être qu'une stratégie plus... recherchée pourrait mieux convenir."
En voyant tous ces regards tournés vers lui, il rajouta :
"Bien sûr, peut-être que quelqu'un a déjà prévu quelque chose... Je suis, comment dire, le petit nouveau ici, mais je crois être suffisamment intelligent pour savoir qu'en temps de guerre, avoir un plan de bataille bien organisé peut être très utile..."
Il attendit des réactions en regardant Lizee McEntry d'un air hésitant...

Anna n'en pouvait plus ! D'ailleurs, qui était ce personnage étrange qui l'approuvait soudainement ? Mais d'un côté, ce n'était pas si mal, admettre avoir raison. Très vite, elle se ressaisit et repensa à ce qu'il avait dit pendant que toute l'assemblée était ailleurs, bavardait, ou fixait Lizee qui s'était perdue dans ses pensées en écarquillant les yeux. Anna toussota légèrement, ce qui suffit à tout les membres présents à se retourner subitement vers sa petite personne. Patiemment, elle se positionna derrière la table alors qu'une petite voix en dedans d'elle lui criait ''Mais voyons, qu'est-ce que tu fais ? Ne dis pas ça, il vont te prendre pour une folle !'', mais elle ne l'écoutait pas. Pour une fois, elle était prête à dire ce qu'elle pensait. Se tournant, le visage grave, vers tout ses collègues, elle se mit à parler d'une voix, sûre d'elle, ce qui la déstabilisa un peu...

-Écoutez. je crois que...
Elle jeta un coup d'oeil au jeune homme qui avait répondu et il lui souffla son nom.
M. O'Connnor a raison. Non que nous ne sommes pas du tout préparés, mais disons que... nos stratégies sont très limitées. Peut-être qu'un ''avant-combat'' serait efficace ?!
Voyant que tout le monde la regardait avec un air suspect, elle poursuivit rapidemment :
Je veux dire par là... Si nous considérons que l'Alliance, elle, fonce à l'aveuglette, c'est qu'elle SAIT que nous serons préparés à ce qu'elle nous réserve. Tout en parlant, elle gesticulait beaucoup et faisait les cent pas dans la pièce. Si cette Ombre nous perçoit comme un groupe de personne louvoyantes, nous devons agir comme tel. Mais seulement après avoir confirmer cette hypotèse. Donc... ce que je propose, c'est un premier combat sans aucune piste ou préparation... puis ensuite, une évaluation de leur façon de faire, de se protéger. Peut-être seront-ils sans pitié, peut-être auront-ils peur, ou peut-être ne sauront-ils pas du tout ce qu'ils veulent et ce qu'ils font ! Ce que je propose, c'est qu'on se mette à leur place et qu'on fasse COMME EUX , CONTRE EUX !

En tappant fermement des poings sur la table, elle remarqua, après quelques seconde d'immobilité, que tout le monde la fixait comme si elle venait d'annoncer une retraite ! Elle se redressa rapidement et baissa la tête, confuse. Marmonnant un ''je dois y aller'', elle récupéra son manteau et se dirigea vers la porte, laissant les autres interloqués sûrement en train de penser qu'elle serait schysophrène. Puis soudain, quelqu'un l'interpella et lui répondit d'une voix calme et monotone...

William étudia pendant son discours les paroles d'Anna Miller, essayant de se mettre à la place de l'Alliance des Opprimés. La jeune Anna commença à partir, l'air quelque peu confus, mais William l'interpella.

"Hum, excusez-moi... Anna ? Si vous permettez que je vous appelle Anna. Si j'ai bien compris vos paroles, vous souhaitez que nous allions les retrouver pour observer leur façon de se défendre, puis façonner une stratégie d'attaque en vue d'une nouvelle bataille ? Bien que nous ayons gagné avec succès la Bataille des Bruyères, une nouvelle bataille aussi prochainement ne serait-il pas un peu... risqué ? Nous ne savons même pas le nombre exacte de leurs effectifs. J'ai bien peur que nous n'aurions qu'une seule malheureue petite chance d'en sortir victorieux, s'ils étaient plus nombreux que nous..."

Il attendit la réponse de la jeune Auror, l'air hésitant. Il avait essayé de parler d'un point de vue objectif, mais il avait tout de même assez peur que les sorciers soient obligés de fuir lors la prochaine bataille.

Un homme qui était resté tranquillement adossé au mur près de la cheminée s'avança enfin dans la faible lumière qui éclairait la salle. Oneko avait écouter les suggestions de chacun et se préparait à dire son avis.
-" Bon, je vois que personne n'est encore d'accord avec personne. Moi je propose de tenter une infiltration dans les troupes ennemies, ce qui serait bien plus sur pour estimer leurs forces que d'aller les voir et de compter combien de sorts vous prenez en même temps. Surtout qu'il n'enverront peut-être pas toutes leurs troupes. Une bonne infiltration rapide et discrète nous donnerait approximativement leur puissance numérique et serait très utile pour savoir comment gérer la bataille si l'on veut faire un plan d'action. Maintenant, à vous de voir, mais c'est tout ce que j'ai a proposer et c'est, pour l'instant, la seule solution qui nous ferait avancer."
Oneko Swordon recula dans l'ombre et reprit sa place contre le mur en attendant les réactions qui suivraient son idée.

Chaotis, tout comme Oneko, était resté en retrait de la réunion depuis son départ, et d'ailleurs était arrivé après son commencement. Comme il l'avait prévu, cette réunion ne lui apportait aucun intérêt, il était là parce qu'il devait y être. Pourtant, elle ne lui était pas non plus totalement égale, il se fichait complètement de l'Ordre, mais cette guerre l'intéressait beaucoup, il cherchait toujours à combattre "l'Ombre". Et rejoindre l'Ordre était un chemin presque directe vers cette confrontation. Mais au-delà de ça, il n'en pouvait plus d'attendre. Alors, il suivit l'initiative de son camarade et entra dans la conversation :
- Je ne vais pas cacher mon avis, je suis contre une infiltration, on sait par expérience qu'ils sont motivés et agissent sans hésitation, les risques sont trop importants. En revanche, si vous voulez quand même le faire, envoyez un Auror serait plus judicieux, le Ministère prendra à coup sûr les information recueillies au sérieux. Mais dans tous les cas, ce qui est important est d'agir vite, pas de se disputer autour d'une table.
Toujours sans la moindre expression, il finit et ressortit à nouveau de la conversation pour écouter les commentaires des autres membres de l'Ordre.

Oneko avait regardé Chaotis se lever pour contester son idée tout en se demandant que penser de lui. Il paraissait très froid et distant des autres hommes et femmes ici présents. Il avait l'impression que Chaotis n'en avait rien à faire des autres, en tout cas de ceux qui était présent ce jour-là, mais poursuivait un but entièrement personnel. Puis, Oneko Swordon reprit la parole :
-"Chaotis, tu trouves qu'une infiltration est une mauvaise idée, car elle ferait encourir trop de risque. Il faut garder en tête le fait que nous sommes en guerre, et qu'il y aura donc obligatoirement des risques, que certains d'entre nous perdront sûrement la vie dans ce conflit, et même si ça ne donne pas envie, il faut simplement se dire que si nous perdons pas la vie ici, ce ne sera pas inutile, et que ça permettra d'en sauver deux autres. Et puis, si nous ne tentons pas d'infiltration, que faisons-nous ? On les attend sans savoir leur nombre, ni leur stratégie, ni aucune donnée de ce genre, sans la moindre idée sur le sort de la bataille, sans savoir si ce sera du gâteau, ou du suicide ?"

Chaotis fut amusé par la remarque d'Oneko, durant un bref instant, il ressentit la défiance qu'il avait éprouvé avec Bartémius, et cela l'amusa, une émotion qui comme a son habitude n'apparut pas sur son visage. L'intérêt y était pourtant, mais cette réunion était importante, il devait rester dans l'optique d'apporter une aide quelconque. D'ailleurs, l'idée d'infiltration ne l'aurait pas ennuyé s'il avait été choisi pour cette mission, il aurait pu se rapprocher à très grande vitesse de son objectif. Puis, sortant de ses pensée, il reprit la parole :
- Oui, obligatoirement des risques c'est une certitude, mais, est-ce une raison pour envoyer nos hommes aux suicide ? Et comme je l'ai dit, je n'y suis pas opposé, j'exprime simplement ma position face à l'idée. Du suicide ? Je me rappelle bien avoir été là lors d'une victoire sans ces données, d'ailleurs, nous le savons, ils sont nombreux, organisés, et au début du combat, leur chef reste en retrait avec quelques hommes, et en admettant que l'on réussisse une infiltration, il faut réussir à en revenir. Enfin, ce que j'en dis moi, tu en fais ce que tu veux, t'en que vous vous décidez vite.
Toujours sans émotion, Chaotis alla se poser contre un mur d'un air "je n'ai plus rien à dire".

Ce Chaotis commençait à taper sur les nerfs d'Oneko, il était déjà tard et il commençait à en avoir marre que cette discussion n'avance pas, il n'avait pas que ça à faire de causer comme ça ! Une guerre était en route, il fallait faire vite !
-"Je ne fais pas ce que je veux, non, je ferais ce qui pourrait être utile pour finir ce conflit au plus vite avec le moins de pertes possibles. Bien sûr que vous aviez déjà remporté des victoires sans donnée suffiante pour que l'issue soit certaine, mais c'était risqué, et il y a quand même eu des morts, même avec de la chance, donc sans chance, se serait l'hécatombe. Bon, j'aimerais sincèrement que cette réunion avance et aboutisse rapidement : on n'a pas cent cinquante ans devant nous. Il faut maintenant prendre une décision."
Sur ce, Oneko retourna s'adosser dans son coin et guetta les réactions... Surtout celle de Chaotis.

Chaotis était amusé par Oneko, sa réaction était tout ce qu'il cherchait, il se tourna vers lui, lui sourit et fit une inclination de la tête à la fois approbatrice et maline. Puis, il confirma c'est dire à voix haute, cette conversation avait déjà trop duré. Après tout, ce n'est pas de la parlotte qui lui apporterait ce qu'il cherchait. Il fallait maintenant agir.

William observa l'altercation entre les deux hommes tout en réfléchissant à la meilleure façon de faire. L'idée d'une infiltration en elle-même était bonne, mais il comportait en effet d'énormes risques. Le but de cette réunion étant de trouver le meilleur moyen d'agir le plus vite possible, il prit la parole.

"Excusez-moi, mais il faudrait trouver un compromis. Une "stratégie", si je peux dire, qui nécessite un minimum de risques tout en ayant une chance de réussite. N'étant pas expert en la matière, je ne peux pas vraiment vous conseiller sur la meilleure chose à faire. Tout ce que je sais, c'est qu'il faut agir vite."

William regarda tout à tour les deux hommes qui venaient de s'exprimer, puis tout le reste de l'assemblée, et inclina la tête pour inciter quelqu'un à agir.

Chaotis détestait les gens qui parlait pour dire des choses inutiles, trouver un compromis ? Évidemment, nous le savions, ce qu'il fallait dire c'est plutôt qu'elle stratégie il faudrait employer. Ainsi, une longue discussion sans la moindre importance serait évitée. Il reprit alors la conversation pour y mettre une pensée finale ; si cette discussion durait encore, il dormirait contre ce mur.
- Je ne cacherais pas que je suis pour un plan d'action offensif, mais je ne me sens pas plus concerné par la décision finale que ça, choisissez, peu importe le plan, j'en serais.

Oneko voyait la discussion stagner, et ce n'était pas comme ça que la guerre se finirait vite. Mais en écoutant la dernière remarque de Chaotis, il eut une question, si bête qu'utile :
-" Je pense aussi que cette discussion risque de n'aboutir à rien de plus, il faut en effet maintenant décider d'un plan d'action, mais je me demande une chose, en tant que nouveau : comment décide-t-on des décisions à prendre ici ? On vote ? Si oui, il serait temps de le faire. "
Retenant un bâillement d'ennui et de fatigue, il s'assit au sol, toujours au même endroit, près de la cheminée, dos au mur, de façon à avoir toute la salle de réunion dans son champ de vision.

Pour Chaotis aussi c'était le première réunions de l'ordre, et il ignorait comment la décision était prise, mais dans tout les cas un vote serait nécessaire, surtout dans une réunion ou les avis divergent autant. La remarque lui sembla donc judicieuse, mais, étant sa première fois, il se sentait pas le droit de répondre. De plus, peu lui importait l'issu de la réunion. Il ne se prononça donc pas, mais il fit un petit sourire en coin, il fut presque naturel, vu que personne ne le regardait.

Adelas était assise sur une chaise. Elle regardait les membres de l'ordre discuter. Elle ne disait rien et écoutait. Lorsque la discussion se mit à stagner, elle se leva et s'avança vers les autres membres. Elle dit d'une voix lente :

-Un plan offensif peut très bien réussir comme rater totalement. Dans ce cas-là, nous devrons être très prudents afin d'éviter de trop grosses pertes même si c'est... inévitable.

Si le plan offensif de monsieur Dor réussit, nous leur porterons un coup fatal... mais s'il échoue, vous pourriez tous y rester.

Pareil pour l'infiltration, si cela réussit, nous obtiendrons d'informations très précieuses. Mais en cas d'échec, cela serait plus préjudiciable qu'un échec d'une offensive. Car les infiltrés seraient tués, ils organiseront des représailles, et c'est justement ce qu'il faut éviter car comme vous le dites si bien, nous ne sommes pas près pour un plan défensif.

Elle reprit son souffle. Puis, elle déclara :

-Ou sinon, on peut lier offensive et infiltration... On infiltre leurs rangs, et lorsque l'on a des informations tenables, on lance un double assaut: de l'intérieur par des sabotages et meurtres à l'intérieur de leur clan et de l'extérieur avec le plan offensif.

Que pensez vous de cela... messieurs ?

Chaotis n'était qu'à moitié en accord avec elle, mais il n'en avait que faire, il souhaiter rentrer faire ce qu'il veut. Il se leva et ajouta sa dernière phrase pour cette réunion :
- Ça me va, et dans tout les cas cette discussion a trop duré, si vous continuez, considérez que je suis pour toutes vos solutions, moi je rentre.
Il fit un signe amical de la main à toute l'assemblée puis, après avoir traversé toute la pièce et être entré dans le couloir, il transplana.

Lorsque Adelas vit Chaotis se lever et partir, elle commença à s'énerver. Elle lui jeta un regard noir plein de fureur puis elle dit à l'assemblée :

-Nous devons prendre les décisions ensemble et réfléchir au lieu de nous défiler et de laisser tout le monde en plan. Son attitude est pitoyable et indigne face à nous, membres de l'Ordre !

Elle frappa la table avec son poing. Un des membres se leva pour la calmer.

Chaotis était parti, ce qui n'était pas bien courageux de sa part, et qui renforçait Oneko dans l'idée qu'il n'avait pas grand chose à faire des autres membres de l'Ordre. En tout cas, Il était très content qu'Adelas McKinsley ait pris la parole pour tenter de débloquer la situation, et son idée comme son diagnostique lui paraissaient très bien conçus.
-" Je soutiens entièrement la proposition d'Adelas McKinsley, tant sur l'idée d'assemblé infiltration et plan offensif que sur son avis quand à l'attitude de Chaotis. Maintenant, qu'allons-nous faire comme plan offensif, et qui partira en infiltration ?
Oneko marqua une pose.
-Je suis volontaire pour les deux. "
Oneko Swordon sentait enfin la fin de cette interminable discussion approcher à grands pas...

Lorsque Oneko finit sa phrase, Adelas se leva à nouveau.

-Je me porte aussi volontaire.

Un murmure de protestation se fit entendre. Adelas n'avait jamais fait ses preuves en tant que combattante ; et qui allait donc préparer le ravitaillement en cas de combat ?

-En cas de besoin, vous pourrez vous servir dans ma boutique... sauf bien sur dans la caisse. Je serais actuellement plus utile chez l'ennemi que dans ma boutique à fabriquer des potions pour l'Ordre à n'en plus savoir que faire.